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Chaque colonne d'aluminium formée de trois plans verticaux courbés et maintenus les uns contre les autres par enserrement, élève une série de triangles oranges flottants les uns au dessus des autres, esquissant une menace localisée mais invisible. Les triangles deviennent à la fois signe de danger et bandes délimitant un périmètre de sécurité. Espaces sous surveillance et possiblement contaminés, clos mais visuellement ouverts, le miroir brossé de l'aluminium s'abîmant dans un reflet sourd comme de l'air troublé par la chaleur au contact du goudron.

Ces colonnes dont les faces sont restreintes par des triangles trop étroits, superposent la tentative de contention, de réduire au moindre espace ce dont il est impossible aujourd'hui de se débarrasser et le recul, le repli sur soi qu'imposent la peur de la radioactivité. Aspirées en elles, comme mimétiquement effrayées — leurs proportions renvoient à la nôtre dans sa verticalité, sa mesure — elles deviennent offensives, présentent leurs bords tranchants, prêtes à couper le lien qui les enserre, menaçant de répandre leur contenu. Elles évoquent l'esquive face à la tentative de préhension autant que l'appréhension de celui qui s'en approche.

Leurs courbes contraintes par la contention divisent l'étau signalétique qui les sangle en trois cellules ovoïdes, elliptiques. A l'image de l'atome, ce qui semblait indivisible et clos se scinde à mesure qu'on le contourne.

Extrait du dossier de presse.

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